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Mon histoire

J’ai grandi au cœur d’une petite cité HLM où j'ai passé une enfance "riche" de l’amour que m’ont porté mes proches. Surprotégée par des parents anxieux – que l’on qualifierait d’hypersensibles aujourd’hui ! – j’ai développé très tôt un état de vigilance me rendant attentive aux émotions des autres.

J’ai 10 ans quand mon frère, juste majeur, subit une grave agression. S’en suit de longs mois d’hospitalisation et une reconstruction de son estime de lui qui ne se fera jamais. De mon côté, j’exprime ce drame familial qui nous touche par des crises d’angoisse et des phobies. Je me réfugie dans le sommeil et l’école… pendant que mon frère et mon père sombrent respectivement dans la drogue et l'alcool.

J’ai 18 ans quand mes parents décèdent à une semaine d’intervalle. Je perds les deux êtres que j’aime le plus au monde et, paradoxalement, j’ai cette sensation de légèreté comme si plus rien ne pouvait m’arriver de pire. Pour la première fois de ma vie, je vis dans l’instant présent, libérée du poids des inquiétudes qui pesaient sur mes épaules depuis enfant.

Soutenue par celui qui deviendra mon mari 20 ans plus tard, je profite de la vie et de mon insouciance retrouvée. Pas vraiment disponible pour les études, j’entre dans le monde du travail et je rencontre « mon public » : les enfants. Je trouve un poste dans une école, je surveille les enfants sur la cour et en retour je reçois leurs sourires et leur joie de vivre !

A 25 ans, je reprends mes études. Je passe 3 magnifiques années en école d’Éducateurs de Jeunes Enfants à étudier, entre autres, le développement du petit humain et sa psychologie. Mes stages en crèche me confortent dans ce "métier-passion" et je réalise pourquoi les notions d’attachement et de séparation enfant/parent me parlent tant.

Diplômée à 28 ans, je décroche un poste en crèche. J’évolue vite sur des fonctions de direction me retrouvant à accompagner davantage les adultes que les enfants. Ces missions auprès des équipes et des familles me plaisent, on me confie l’organisation des projets et des événements Petite Enfance… Le lien social et le bien-être de l'enfant restent au cœur de ma pratique.

A mesure que mon sentiment de sécurité et ma confiance grandissent, j’enterre le vide laissé par la perte de mes parents et me greffe un sourire de façade. Les gens qui découvrent mon histoire saluent ma maturité, ma force et ma résilience… Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est que derrière ces belles qualités se cache une peur abyssale : celle de ressentir à nouveau la douleur de la perte ! Et cette armure souriante, je vais la porter très longtemps… jusqu'à en refouler la plupart de mes émotions. Tristesse, colère et même joie… J’ai été des années à ne pratiquement plus les ressentir, la peur étant la seule émotion "autorisée" par mon inconscient.

Et puis à 33 ans, notre fille vient au monde. Les nuits entrecoupées et les questions existentielles sur mon nouveau grade de parent m’assaillent. Spasmophilie, anxiété, phobies d’impulsion… l’éducatrice bienveillante et assurée au travail devient, à la maison, une maman flippée, pétrifiée d’avoir la responsabilité d’un si petit être ! Je me décide à « consulter » un psy et c’est là que j'expérimente pour la première fois l’hypnose thérapeutique : une révélation.

A mesure que ma fille grandit, je m’apaise. Mais en 2020, année Covid et confinements, mon frère se donne la mort. Je poursuis donc ma thérapie – sensée être brève ! – et s’ajoute à l’hypnose, l’EMDR. Ces deux approches combinées me permettent d’intégrer d'anciennes blessures et de relativement « bien vivre » ce nouveau deuil.

38 ans, j’obtiens ma mutation pour un poste plus proche de chez moi et nous préparons notre mariage après 20 ans d’amour et une vie heureuse à trois ! Mais voilà qu’un soir d'été cette même année, mon mari, ma fille et moi frôlons la mort. Témoins d'un drame qui ôtera la vie à un petit garçon et sa sœur – comme la goutte d’eau qui fait déborder un vase déjà bien rempli – je développe un trouble de stress post-traumatique. Difficultés de concentration, perte de mémoire, crises de panique… le stress devient chronique et impacte pour la première fois ma vie professionnelle. Une partie des défenses que mon inconscient avait érigées jusqu’ici vient de voler en éclat. Nous sommes pourtant sains et saufs tous les trois mais mon système nerveux ne l’entend pas.

A force de cacher des choses sous le tapis, je me suis pris les pieds dedans ! Désormais tout me touche, tout me bouscule… Sans filtre, je me prends en pleine face ma sensibilité. Celle que j’avais bien connue enfant… celle qui m’avait amenée à me « sur-adapter » en créant chez moi un état d’hypervigilance, bientôt renforcé par les épreuves qui jalonneront ma vie.

Mais comme à mon habitude, j’intellectualise. Je cherche à comprendre, je lis mille livres et articles sur le sujet… Je reste "dans ma tête" à l’écart de ma douleur bien enfouie sous des couches de contrôle, de peur et de culpabilité.​ Coupée d’une partie de moi – ou plutôt « dissociée » – mon système nerveux est bloqué en mode « survie ».

 

Et la vie poursuit son cours, me rappelant que les deuils et les traumatismes font partie d'elle… Je vis de nouvelles pertes à l’approche de mes 40 ans, celle d'une amie très chère emportée par la maladie à 41 ans et, quelques semaines après, celle d'une ancienne collègue aussi chère à mon cœur.

Et c’est ainsi que l’anxiété est revenue frapper plus fort encore. Habituée à cette colocataire envahissante, j'essaie de garder la face mais je la sens m'engloutir peu à peu… Jusqu’à ce que les mots "épuisement professionnel" résonnent en moi comme une alerte qu'il était grand temps d'écouter.

 

Stress et anxiété veulent me parler… mais de quoi au juste ? Du rôle que je m'efforce de jouer devant les autres depuis tant d'années ? Des sourires et de la bienveillance que j'offre sans compter, sans même me les accorder en retour ? De ma souffrance enfouie et réactivée à chaque nouvelle épreuve, que je ne veux toujours pas voir et ressentir ?

A 40 ans, l’heure est venue d’accepter cette douleur comme une part de moi… d’accepter ma vulnérabilité face aux mouvements inéluctables de la vie pour ENFIN avoir le courage d’être moi !

A la découverte de soi...

Quand des parts de soi sont endormies, presque « mortes » depuis des années… quand on voit la vie au travers d’un filtre nommé « DANGER ! »... alors on oscille entre "survivre" et "faire semblant de vivre". Et puis un jour, on découvre que la clé réside dans un entre-deux subtil : "VIVRE" ! Éprouver la vie sous toutes ses formes, même celles qui nous font souffrir… prendre le temps d’assimiler ses blessures… ne plus les fuir pour mieux les intégrer.

Alors le masque tombe. On s’écoute, on pose ses limites, on ne cherche plus systématiquement la gratification dans le regard de l’Autre, on arrête de vouloir être "parfait.e" pour être aimé.e. D'ailleurs, on se rappelle que rien n’est parfait dans l’univers, Stephen Hawking disait : “La perfection n’existe tout simplement pas. Sans imperfection, ni toi ni moi n’existerions”. Et ça, le bébé l’a bien compris ! Lui qui grandit par imitation, expérimentation et essai-erreur. Certes, il a un besoin vital d’attachement pour se construire et se sentir exister, mais il ne craint nullement le jugement. Il « sait » intuitivement que c’est l’expérience de la vie – dont l'erreur et l'échec – qui fait avancer.

Passionnée de psychologie et fascinée par le potentiel infini de l’enfant, j’ai exercé mon métier d’éducatrice de jeunes enfants plus de 12 ans en crèche. Et puis un jour je me suis retrouvée « fatiguée »... Peut-être avais-je suffisamment rejoué la séparation enfant/parent ? Peut-être que les valeurs que je portais en entrant dans le monde de la Petite Enfance avaient évoluées ? Peut-être que je ne supportais plus de voir un système que j'avais tant défendu se dégrader ? Si je ne pouvais changer l'institution alors c'était à moi de changer… 

Et me voilà à l'aube de ma nouvelle vie professionnelle, hypnothérapeute et accompagnante parentale, prête à expérimenter avec vous ce que la vie m’a appris et m’apprend encore !

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